J’ai obtenu un accord, il y a peu, via le Mercure de France, son éditeur, pour mettre en chanson deux poèmes d’Yves Bonnefoy — poète magnifique, décédé le 1er juillet 2016 à Paris.  Il s’agit de Menaces du témoin (in Hier régnant désert) et de Dévotion, tous deux parus entre autres à la nrf dans la collection Poésie (mon édition) * .

Je conserverai le titre de Dévotion pour le second, mais le premier aura pour nom, une fois en chanson, Que voulais-tu ?, amorce du premier vers du poème et de son distique :

« Que voulais-tu dresser sur cette table, / Sinon le double feu de notre mort ? » * .

La poésie de Bonnefoy est une poésie rare, à la fois intrigante, ou inattendue, et naturelle (on en capte d’instinct les premières lueurs), — en même temps mystique et matérielle. On y sent les hautes sphères atterries dans les choses, et ces choses pénétrées d’on ne sait quel esprit, peut-être du leur, peut-être du nôtre, ou de l’espace ancien, mais renaissant, des dieux libres.

« À ces deux salles quelconques, pour le maintien des dieux parmi nous. »,

est-il clamé au terme de Dévotion * .

 


*  YVES BONNEFOY, Du mouvement et de l’immobilité de Douve, suivi de Hier régnant désert, 1970, Paris, Les éditions Gallimard (nrf), Collection poésie, 224 p. / © Mercure de France. Il s’agit en fait de son premier recueil, recueil auquel je m’en tiendrai dans ces pages et qui présente, je crois, toute la semence de l’œuvre à venir.

 

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